Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/65

Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’être échappés des mains du Créateur au moment où il n’avoit encore assemblé pour leur formation que l’air & le feu : les yeux fiers, la mine sombre & tranquille de ceux-là, montroient assez qu’ils étoient cruels de sang froid ; l’inhumanité de leurs actions ne l’a que trop prouvé. Le visage riant de ceux-ci, la douceur de leurs regards, un certain empressement répandu sur leurs actions & qui paroît être de la bienveillance, prévient en leur faveur, mais je remarque des contradictions dans leur conduite, qui suspendent mon jugement.

Deux de ces Sauvages ne quittent presque pas le chevet de mon lit ; l’un que j’ai jugé être le