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tois condamnée, ne soulageoient que ma modestie. Blessée sans cesse à la vûe de ces hommes, dont les services & les secours sont autant de supplices, mon ame n’en étoit pas moins agitée ; renfermée en moi-même, mes inquiétudes n’en étoient que plus vives, & le desir de les exprimer plus violent. D’un autre côté l’impossibilité de me faire entendre, répand jusques sur mes organes un tourment non moins insupportable que des douleurs qui auroient une réalité plus apparente. Que cette situation est cruelle !

Hélas, je croiois déja entendre quelques mots des Sauvages Espagnols, j’y trouvois des rapports