Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vient plus pénible ; si le tems apporte quelque soulagement au mal qui me consume, loin d’éclaircir mon sort, il semble le rendre encore plus obscur. Tout ce qui m’environne m’est inconnu, tout m’est nouveau, tout intéresse ma curiosité, & rien ne peut la satisfaire. En vain, j’employe mon attention & mes efforts pour entendre, ou pour être entendue ; l’un & l’autre me sont également impossibles. Fatiguée de tant de peines inutiles, je crus en tarir la source, en dérobant à mes yeux l’impression qu’ils recevoient des objets : je m’obstinai quelque tems à les fermer ; mais les ténébres volontaires auxquelles je m’é-