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LETTRE QUATRIÉME.



QUel que soit l’amour de la vie, mon cher Aza, les peines le diminuent, le désespoir l’éteint. Le mépris que la nature semble faire de notre être, en l’abandonnant à la douleur, nous révolte d’abord ; ensuite l’impossibilité de nous en délivrer, nous prouve une insuffisance si humiliante, qu’elle nous conduit jusqu’au dégoût de nous-même.

Je ne vis plus en moi ni pour moi ; chaque instant où je respire, est un sacrifice que je fais à ton amour, & de jour en jour il de-