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nous éprouvons en nous laissant aller à une rêverie indéterminée ; je n’étois presque plus. Cet état, mon cher Aza, n’est pas si fâcheux que l’on croit. De loin il nous effraye, parce que nous y pensons de toutes nos forces ; quand il est arrivé, affoibli par les gradations de douleurs qui nous y conduisent, le moment décisif ne paroît que celui du repos. Un penchant naturel qui nous porte dans l’avenir, même dans celui qui ne sera plus pour nous, ranima mon esprit, & le transporta jusques dans l’intérieur de ton Palais. Je crus y arriver au moment où tu venois d’apprendre la nouvelle de ma mort ; je me re-