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mon cœur ; fatiguée d’une vie odieuse, rebutée de souffrir des tourmens de toute espéce ; accablée sous le poids de mon horrible destinée, je regardai avec indifférence la fin de ma vie que je sentois approcher : je refusai constamment tous les secours que l’on m’offroit ; en peu de jours je touchai au terme fatal, & j’y touchai sans regret.

L’épuisement des forces anéantit le sentiment ; déja mon imagination affoiblie ne recevoit plus d’images que comme un léger dessein tracé par une main tremblante ; déjà les objets qui m’avoient le plus affectée n’excitoient en moi que cette sensation vague, que