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ce n’étoit que le commencement de mes peines.

Un tems assez long s’étoit écoulé, je ne souffrois presque plus, lorsqu’un matin je fus arrachée au sommeil par un bruit plus affreux que celui d’Yalpa : notre habitation en recevoit des ébranlemens tels que la terre en éprouvera, lorsque la Lune en tombant, réduira l’univers en poussiere[1]. Des cris, des voix humaines qui se joignirent à ce fracas, le rendirent encore plus épouvantable ; mes sens saisis d’une horreur secrette, ne

  1. Les Indiens croyoient que la fin du monde arriveroit par la Lune qui se laisseroit tomber sur la terre.