Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LETTRE TROISIÉME.



C’Est toi, chere lumiere de mes jours ; c’est toi qui me rappelles à la vie ; voudrois-je la conserver, si je n’étois assurée que la mort auroit moissonné d’un seul coup tes jours & les miens ! Je touchois au moment où l’étincelle du feu divin, dont le Soleil anime notre être, alloit s’éteindre : la nature laborieuse se préparoit déjà à donner une autre forme à la portion de matiere qui lui appartient en moi, je mourois ; tu perdois pour jamais la moitié de toi-même, lorsque mon amour m’a rendu la vie,