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m’animoit pour une agitation divine, je crus que le Soleil me manifestoit sa volonté par ton organe, qu’il me choisissoit pour son épouse d’élite : j’en soupirai, mais après ton départ, j’examinai mon cœur, & je n’y trouvai que ton image.

Quel changement, mon cher Aza, ta présence avoit fait sur moi ! tous les objets me parurent nouveaux ; je crus voir mes Compagnes pour la premiere fois. Qu’elles me parurent belles ! je ne pus soutenir leur présence ; retirée à l’écart, je me livrois au trouble de mon ame, lorsqu’une d’entr’elles, vint me tirer de ma rêverie, en me donnant de nou-