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craintes se renouvellent. On ne t’a point ravi la liberté, tu ne viens pas à mon secours ; tu es instruit de mon sort, il n’est pas changé. Non, mon cher Aza, au milieu de ces Peuples féroces, que tu nommes Espagnols, tu n’es pas aussi libre que tu crois l’être. Je vois autant de signes d’esclavage dans les honneurs qu’ils te rendent, que dans la captivité où ils me retiennent.

Ta bonté te séduit, tu crois sincéres, les promesses que ces barbares te font faire par leur interprête, parce que tes paroles sont inviolables ; mais moi qui n’entends pas leur langage ; moi qu’ils le trouvent pas digne d’être trom-