Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/37

Cette page a été validée par deux contributeurs.

entendement de leurs sublimes connoissances. Mais, ô lumiere de ma vie, sans le desir de te plaire, aurois-je pû me resoudre d’abandonner ma tranquille ignorance, pour la pénible occupation de l’étude ? Sans le desir de mériter ton estime, ta confiance, ton respect, par des vertus qui fortifient l’amour & que l’amour rend voluptueuses ; je ne serois que l’objet de tes yeux ; l’absence m’auroit déjà effacée de ton souvenir.

Mais, hélas ! si tu m’aimes encore, pourquoi suis-je dans l’esclavage ? En jettant mes regards sur les murs de ma prison, ma joie disparoît, l’horreur me saisit, & mes