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douce, ce bonheur si pur, je suis, je vis, j’existe, pourroit seul rendre heureux, si l’on s’en souvenoit, si l’on en jouissoit, si l’on en connoissoit le prix.

Venez, Déterville, venez apprendre de moi à économiser les ressources de notre ame, & les bienfaits de la nature. Renoncez aux sentimens tumultueux destructeurs imperceptibles de notre être ; venez apprendre à connoître les plaisirs innocents & durables, venez en jouir avec moi, vous trouverez dans mon cœur, dans mon amitié, dans mes sentimens tout ce qui peut vous dédommager de l’amour.