Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/356

Cette page a été validée par deux contributeurs.

solitude n’altere ma santé. Croyez-moi, Déterville, elle ne devient jamais dangereuse que par l’oisiveté. Toujours occupée, je sçaurai me faire des plaisirs nouveaux de tout ce que l’habitude rend insipide.

Sans approfondir les secrets de la nature, le simple examen de ses merveilles n’est-il pas suffisant pour varier & renouveller sans cesse des occupations toujours agréables ? La vie suffit-elle pour acquérir une connoissance légere, mais intéressante de l’univers, de ce qui m’environne, de ma propre existence ?

Le plaisir d’être ; ce plaisir oublié, ignoré même de tant d’aveugles humains ; cette pensée si