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ouverts ; j’y puise une joie délicieuse dont mon ame s’enyvre. En dénouant les secrets de ton cœur, le mien se baigne dans une Mer parfumée. Tu vis, & les chaînes qui devoient nous unir ne sont pas rompues ! Tant de bonheur étoit l’objet de mes desirs, & non celui de mes espérances.

Dans l’abandon de moi-même, je craignois pour tes jours ; le plaisir étoit oublié, tu me rends tout ce que j’avois perdu. Je goûte à longs traits la douce satisfaction de te plaire, d’être louée de toi, d’être approuvée par ce que j’aime. Mais, cher Aza, en me livrant à tant de délices, je n’oublie pas que je te dois ce que je