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me rendre une liberté que je déteste ; que pour m’ôter la vie.

Oui, c’est en vain qu’il me rend à moi-même, mon cœur est à lui, il y sera jusqu’à la mort.

Ma vie lui appartient, qu’il me la ravisse & qu’il m’aime…

Vous sçaviez mon malheur, pourquoi ne me l’aviez-vous éclairci qu’à demi ? Pourquoi ne me laissâtes-vous entrevoir que des soupçons qui me rendirent injuste à votre égard ? Eh pourquoi vous en fais-je un crime ? Je ne vous aurois pas cru : aveugle, prévenue, j’aurois été moi-même au-devant de ma funeste destinée, j’aurois conduit sa victime à ma Rivale, je serois à présent…