Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/338

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je l’avoue, cette extrême sévérité me frappe autant qu’elle me révolte, je ne puis refuser une sorte de vénération à des Loix qui me tuent ; mais est-il en mon pouvoir de les adopter ? Et quand je les adopterois, quel avantage m’en reviendroit-il ? Aza ne m’aime plus ; ah ! malheureuse…

Le cruel Aza n’a conservé de la candeur de nos mœurs, que le respect pour la vérité, dont il fait un si funeste usage. Séduit par les charmes d’une jeune Espagnole, prêt à s’unir à elle, il n’a consenti à venir en France que pour se dégager de la foi qu’il m’avoit jurée, que pour ne me laisser aucun doute sur ses sentimens ; que pour