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si prévenans ; quand Céline m’interrompit & m’entraîna dans une chambre à côté du merveilleux cabinet. Je veux aussi, me dit-elle, vous faire voir la puissance de mon art. On ouvrit de grandes armoires remplies d’étoffes admirables, de linge, d’ajustemens, enfin de tout ce qui est à l’usage des femmes, avec une telle abondance, que je ne pûs m’empêcher d’en rire & de demander à Céline, combien d’années elle vouloit que je vécusse pour employer tant de belles choses. Autant que nous en vivrons mon frère & moi, me répondit-elle : & moi, repris-je, je desire que vous viviez l’un & l’autre autant que je vous aimerai, & vous