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que je méritois si peu ; d’ailleurs tout ce qui se passoit, avoit un ton si approchant de celui de la vérité, que dans bien des momens, je ne pouvois me défendre de croire (ce que néanmoins) je trouvois incroiable : cette pensée en produisit une infinité d’autres : mon esprit étoit tellement occupé, qu’il me fut impossible de proférer une parole : si ma confusion étoit divertissante pour sa compagnie, elle ne l’étoit guères pour moi.

Déterville fut le premier qui en fut touché ; il fit un signe à sa sœur, elle se leva après avoir donné quelques piéces d’or aux païsans & aux jeunes filles, en leur