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ses amies. Le voyage ne fut pas long, nous arrivâmes de très-bonne heure à une maison de campagne dont la situation & les approches me parurent admirables ; mais ce qui m’étonna en y entrant, fut d’en trouver toutes les portes ouvertes, & de n’y rencontrer personne.

Cette maison trop belle pour être abandonnée, trop petite pour cacher le monde qui auroit dû l’habiter, me paroissoit un enchantement. Cette pensée me divertit ; je demandai à Céline si nous étions chez une de ces Fées dont elle m’avoit fait lire les histoires, où la maitresse du logis étoit invisible ainsi que les domestiques.