Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/296

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mes. Ils les respectent, mon cher Aza, & en même-temps ils les méprisent avec un égal excès.

La premiere loi de leur politesse, ou si tu veux de leur vertu (car je ne leur en connois point d’autre) regarde les femmes. L’homme du plus haut rang doit des égards à celle de la plus vile condition, il se couvriroit de honte & de ce qu’on appelle ridicule, s’il lui faisoit quelque insulte personnelle. Et cependant l’homme le moins considérable, le moins estimé, peut tromper, trahir une femme de mérite, noircir sa réputation par des calomnies, sans craindre ni blâme ni punition.

Si je n’étois assurée que bientôt