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pénible, pour la premiere fois je craignis de perdre ton cœur ; Aza, s’il étoit vrai, si tu ne m’aimois plus, ah ! que ma mort nous sépare plutôt que ton inconstance.

Non, c’est le désespoir qui a suggeré à Déterville ces affreuses idées. Son trouble & son égarement ne devoient-ils pas me rassurer ? L’intérêt qui le faisoit parler, ne devoit-il pas m’être suspect ? Il me le fut, mon cher Aza, mon chagrin se tourna tout entier contre lui, je le traitai durement, il me quitta désespéré.

Hélas ! l’étois-je moins que lui ? Quels tourmens n’ai-je point