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regarder mon bienfaiteur, vos yeux embarrassent les miens, je n’y remarque plus cette agréable tranquillité qui passoit quelquefois jusqu’à mon ame : je n’y trouve qu’une morne douleur qui me reproche sans cesse d’en être la cause. Ah, Déterville ! que vous êtes injuste, si vous croyez souffrir seul !

Ma chere Zilia, s’écria-t-il en me baisant la main avec ardeur, que vos bontés & votre franchise redoublent mes regrets ! quel trésor que la possession d’un cœur tel que le vôtre ! mais avec quel désespoir vous m’en faites sentir la perte !

Puissante Zilia, continua-t-il,