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dépendre de vous que des Espagnols. Votre douceur & votre bonté me firent desirer dès-lors de gagner votre amitié, à mesure que j’ai démêlé votre caractére. Je me suis confirmée dans l’idée que vous méritiez toute la mienne, & sans parler des extrêmes obligations que je vous ai (puisque ma reconnoissance vous blesse) comment aurois-je pu me défendre des sentimens qui vous sont dus ?

Je n’ai trouvé que vos vertus dignes de la simplicité des nôtres. Un fils du Soleil s’honoreroit de vos sentimens ; votre raison est presque celle de la nature ; combien de motifs pour vous cherir ! jusqu’à la noblesse de votre figure,