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chante du mépris. Honteuse de trouver des sentimens si injustes dans mon cœur, j’allai cacher l’embarras qu’ils me causoient dans l’endroit le plus reculé du jardin.

À peine m’étois-je assise au pied d’un arbre, que des larmes involontaires coulerent de mes yeux. Le visage caché dans mes mains, j’étois ensevelie dans une rêverie si profonde, que Déterville étoit à genoux à côté de moi avant que je l’eusse apperçu.

Ne vous offensez pas, Zilia, me dit-il, c’est le hazard qui m’a conduit à vos pieds, je ne vous cherchois pas. Importuné du tumulte, je venois jouir en paix de ma douleur.