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Loin que la joie & les plaisirs dont tout le monde paroît enyvré, me dissipent & m’amusent, ils me rappellent avec plus de regret les jours paisibles que je passois à t’écrire, ou tout au moins à penser à toi.

Les divertissemens de ce pays me paroissent aussi peu naturels, aussi affectés que les mœurs. Ils consistent dans une gaieté violente, exprimée par des ris éclatans, auxquels l’ame paroît ne prendre aucune part : dans des jeux insipides dont l’or fait tout le plaisir, ou bien dans une conversation si frivole & si répétée, qu’elle ressemble bien davantage au gazouillement des oiseaux