Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Quel plaisir d’être occupée des arrangemens de ton voyage, de voir les aprêts de mon bonheur, de n’en plus douter !

Si d’abord il m’en a coûté pour renoncer au dessein que j’avois de te prévenir, je l’avoue, mon cher Aza, j’y trouve à présent mille sources de plaisirs, que je n’y avois pas apperçues.

Plusieurs circonstances, qui ne me paroissoient d’aucune valeur pour avancer ou retarder mon départ, me deviennent intéressantes & agréables. Je suivois aveuglément le penchant de mon cœur, j’oubliois que j’allois te chercher au milieu de ces barbares Espagnols dont la seule idée me saisit d’hor-