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me impatience te dévore ; que la crainte s’éloigne de mon ame, que la joie y domine sans mélange. Cependant tu as embrassé la Religion de ce peuple féroce. Quelle est-elle ? Exige-t-elle les mêmes sacrifices que celle de France ? Non, tu n’y aurois pas consenti.

Quoi qu’il en soit, mon cœur est sous tes loix ; soumise à tes lumieres, j’adopterai aveuglement tout ce qui pourra nous rendre inséparables. Que puis-je craindre ! bien-tôt réunie à mon bien, à mon être, à mon tout, je ne penserai plus que par toi, je ne vivrai que pour t’aimer.

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