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Je fus quelques momens embarassée de ma réponse, je craignois d’irriter la douleur d’un homme si généreux. Je cherchois des termes qui exprimassent la vérité de mon cœur sans offenser la sensibilité du sien, je ne les trouvois pas, il falloit parler.

Mon bonheur, lui dis-je, ne sera jamais sans mélange, puisque je ne puis concilier les devoirs de l’amour avec ceux de l’amitié ; je voudrois regagner la vôtre & celle de Céline, je voudrois ne vous point quitter, admirer sans cesse vos vertus, payer tous les jours de ma vie le tribut de reconnoissance que je dois à vos bontés. Je sens qu’en m’éloi-