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de mon cœur, cent fois j’aurois interrompu Déterville pour lui dire tout ce que la reconnoissance m’inspiroit ; mais je n’oubliois point que mon bonheur doit augmenter ses peines ; je lui cachai mes transports, il ne vit que mes larmes.

Eh bien, Zilia, me dit-il, après avoir cessé de lire, j’ai tenu ma parole, vous êtes instruite du sort d’Aza ; si ce n’est point assez, que faut-il faire de plus ? Ordonnez sans contrainte, il n’est rien que vous ne soyez en droit d’éxiger de mon amour, pourvu qu’il contribue à votre bonheur.

Quoique je dusse m’attendre à cet excès de bonté, elle me surprit & me toucha.