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l’excès de mon amour, & tout de suite il m’en fit la lecture. Ah ! mon cher Aza, ai-je pû l’entendre sans mourir de joie ? Elle m’apprend que tes jours sont conservés, que tu es libre, que tu vis sans péril à la Cour d’Espagne. Quel bonheur inespéré !

Cette admirable Lettre est écrite par un homme qui te connoît, qui te voit, qui te parle ; peut-être tes regards ont-ils été attachés un moment sur ce précieux papier ? Je ne pouvois en arracher les miens ; je n’ai retenu qu’à peine des cris de joie prêts à m’échaper, les larmes de l’amour inondoient mon visage.

Si j’avois suivi les mouvemens