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Quoiqu’elle ait paru s’intéresser à ma maladie, qu’elle m’ait rendu tous les soins qui dépendoient d’elle, c’étoit d’un air si froid, elle a eu si peu de ménagement pour mon ame, que je ne puis douter de l’altération de ses sentimens. L’extrême amitié qu’elle a pour son frère l’indispose contre moi, elle me reproche sans cesse de le rendre malheureux ; la honte de paroître ingrate m’intimide, les bontés affectées de Céline me gênent, mon embarras la contraint, la douceur & l’agrément sont bannis de notre commerce.

Malgré tant de contrariété & de peine de la part du frère & de