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je n’ose donner un sens favorable, livrerent mon ame tour à tour aux plus cruelles inquiétudes.

J’ai cru enfin que le seul moyen de les adoucir étoit de te les peindre, de t’en faire part, de chercher dans ta tendresse les conseils dont j’ai besoin ; cette erreur m’a soutenue pendant que j’écrivois ; mais qu’elle a peu duré ! Ma lettre est écrite, & les caracteres ne sont tracés que pour moi.

Tu ignores ce que je souffre, tu ne sçais pas même si j’éxiste, si je t’aime. Aza, mon cher Aza, ne le sçauras-tu jamais !

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