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s’étoit passé entre nous. D’abord elle s’affligea de ce qu’elle appelloit le malheur de son frère. Ensuite tournant sa douleur en colere, elle m’accabla des plus durs reproches, sans que j’osasse y opposer un seul mot. Qu’aurois-je pû lui dire ? mon trouble me laissoit à peine la liberté de penser ; je sortis, elle ne me suivit point. Retirée dans ma chambre, j’y suis restée un jour sans oser paroître, sans avoir eu de nouvelles de personne, & dans un désordre d’esprit qui ne me permettoit pas même de t’écrire.

La colere de Céline, le désespoir de son frère, ses dernieres paroles auxquelles je voudrois &