Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/225

Cette page a été validée par deux contributeurs.

s’il est possible. Je serai le seul malheureux. Vous connoîtrez ce cœur que vous dédaignez ; vous verrez de quels efforts est capable un amour tel que le mien, & je vous forcerai au moins à me plaindre. En disant ces mots, il sortit & me laissa dans un état que je ne comprends pas encore ; j’étois demeurée debout, les yeux attachez sur la porte par où Déterville venoit de sortir, abîmée dans une confusion de pensées que je ne cherchois pas même à démêler : j’y serois restée long-tems, si Céline ne fût entrée dans le Parloir.

Elle me demanda vivement pourquoi Déterville étoit sorti si-tôt. Je ne lui cachai pas ce qui