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Votre mort ! m’écriai-je (penetrée de la douleur sincère dont je le voyois accablé) hélas ! quel sacrifice ! Je ne sçais si celui de ma vie ne me seroit pas moins affreux.

Eh bien, Zilia, me dit-il, si ma vie vous est chere, ordonnez donc que je vive ? Que faut-il faire ? lui dis-je. M’aimer, répondit-il, comme vous aimiez Aza. Je l’aime toujours de même, lui répliquai-je, & je l’aimerai jusqu’à la mort : je ne sçais, ajoutai-je, si vos Loix vous permettent d’aimer deux objets de la même maniere, mais nos usages & mon cœur nous le défendent. Contentez-vous des sentimens