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que je vous connois, si je n’ai pû me faire entendre par des paroles, toutes mes actions n’ont-elles pas dû vous prouver que je vous aime ? Non, répliqua-t-il, je ne puis encore me flatter, vous ne parlez pas assez bien le françois pour détruire mes justes craintes ; vous ne cherchez point à me tromper, je le sçais. Mais expliquez-moi quel sens vous attachez à ces mots adorables Je vous aime. Que mon sort soit décidé, que je meure à vos pieds, de douleur ou de plaisir.

Ces mots, lui dis-je (un peu intimidée par la vivacité avec laquelle il prononça ces dernieres paroles) ces mots doivent, je