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Pendant que je prononçois ce peu de mots, il sembloit à l’avidité de ses regards qu’il vouloit lire dans mon ame.

Vous m’aimez, Zilia, me dit-il, vous m’aimez, & vous me le dites ! Je donnerois ma vie pour entendre ce charmant aveu ; hélas ! je ne puis le croire, lors même que je l’entends. Zilia, ma chère Zilia, est-il si bien vrai que vous m’aimez ? ne vous trompez-vous pas vous-même ? votre ton, vos yeux, mon cœur, tout me séduit. Peut-être n’est-ce que pour me replonger plus cruellement dans le désespoir dont je sors.

Vous m’étonnez, repris-je ; d’où naît votre défiance ? Depuis