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autant de folie à prétendre y avoir part, que d’ignominie à se délivrer par la mort de l’impossibilité de vivre sans honte.

La connoissance de ces tristes vérités n’excita d’abord dans mon cœur que de la pitié pour les misérables, & de l’indignation contre les Loix. Mais hélas ! que la maniere méprisante dont j’entendis parler de ceux qui ne sont pas riches, me fit faire de cruelles réflexions sur moi-même ! je n’ai ni or, ni terres, ni adresse, je fais nécessairement partie des citoyens de cette ville. Ô ciel ! dans quelle classe dois-je me ranger ?

Quoique tout sentiment de honte qui ne vient pas d’une faute