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voit tant retenue dans sa chambre, que par je ne sçais quelle vanité qu’elle tiroit, dit-on, de ma naissance & du pouvoir qu’elle a sur moi) me fit enfermer avec Céline dans une maison de Vierges, où nous sommes encore. La vie que l’on y mene est si uniforme, qu’elle ne peut produire que des événemens peu considérables.

Cette retraite ne me déplairoit pas, si au moment où je suis en état de tout entendre, elle ne me privoit des instructions dont j’ai besoin sur le dessein que je forme d’aller te rejoindre. Les Vierges qui l’habitent sont d’une ignorance si profonde, qu’elles ne peuvent satisfaire à mes moindres curiosités.