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LETTRE DIX-NEUVIÉME.



JE suis encore si peu habile dans l’art d’écrire, mon cher Aza, qu’il me faut un tems infini pour former très-peu de lignes. Il arrive souvent qu’après avoir beaucoup écrit, je ne puis deviner moi-même ce que j’ai cru exprimer. Cet embarras brouille mes idées, me fait oublier ce que j’ai retracé avec peine à mon souvenir ; je recommence, je ne fais pas mieux, & cependant je continue.

J’y trouverois plus de facilité, si je n’avois à te peindre que les