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des furieux ; j’en ai vû un pousser sa rage jusqu’à se tuer lui-même. De belles femmes, qu’apparemment ils persécutent, pleurent sans cesse, & font des gestes de désespoir, qui n’ont pas besoin des paroles dont ils sont accompagnés, pour faire connoître l’excès de leur douleur.

Pourroit-on croire, mon cher Aza, qu’un peuple entier, dont les dehors sont si humains, se plaise à la représentation des malheurs ou des crimes qui ont autrefois avili, ou accablé leurs semblables ?

Mais, peut-être a-t-on besoin ici de l’horreur du vice pour conduire à la vertu ; cette pensée me vient sans la chercher, si elle étoit