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aussi aimable que celle de ses enfans. Loin de me traiter avec autant de bonté, elle me marque en toutes occasions une froideur & un dédain qui me mortifient, sans que je puisse y remédier, ne pouvant en découvrir la cause ; Et par une opposition de sentimens que je comprends encore moins, elle éxige que je sois continuellement avec elle.

C’est pour moi une gêne insuportable ; la contrainte régne par tout où elle est : ce n’est qu’à la dérobée que Céline & son frère me font des signes d’amitié. Eux-mêmes n’osent se parler librement devant elle. Aussi continuent-ils à passer une partie des nuits dans