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réparer le mauvais traitement qu’elle m’avoit fait.

Le Cacique s’assit à côté du lit ; il paroissoit avoir autant de plaisir à me revoir que j’en sentois de n’en être point abandonnée ; ils se parloient en me regardant, & m’accabloient des plus tendres marques d’affection.

Insensiblement leur entretien devint plus sérieux. Sans entendre leurs discours, il m’étoit aisé de juger qu’ils étoient fondés sur la confiance & l’amitié ; je me gardai bien de les interrompre, mais si-tôt qu’ils revinrent à moi, je tâchai de tirer du Cacique des éclaircissemens, sur ce qui m’avoit paru de plus extraordinaire depuis mon arrivée.