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Enfin, comme si la jeune fille eût deviné mon embarras, après avoir quitté Déterville, elle vint me prendre par la main & me conduisit près d’une fenêtre où nous nous assîmes. Quoique je n’entendisse rien de ce qu’elle me disoit, ses yeux pleins de bonté me parloient le langage universel des cœurs bienfaisans ; ils m’inspiroient la confiance & l’amitié : j’aurois voulu lui témoigner mes sentimens ; mais ne pouvant m’exprimer selon mes desirs, je prononçai tout ce que je sçavois de sa Langue.

Elle en sourit plus d’une fois en regardant Déterville d’un air fin & doux. Je trouvois du plaisir