Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’embrassa la derniere, mais avec une tendresse si naturelle que mon cœur s’en émut. Hélas ! mon cher Aza, quels seroient nos transports, si après tant de malheurs le sort nous réunissoit !

Pendant ce tems, j’étois restée auprès de la Pallas par respect[1], je n’osois m’en éloigner, ni lever les yeux sur elle. Quelques regards sévéres qu’elle jettoit de tems en tems sur moi, achevoient de m’intimider & me donnoient une contrainte qui gênoit jusqu’à mes pensées.

  1. Les filles, quoique du sang Royal, portoient un grand respect aux femmes mariées.