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més dans cette merveilleuse machine, nous n’en sortons que la nuit pour reprendre du repos dans la premiere habitation qui se rencontre, & je n’en sors jamais sans regret. Je te l’avouë, mon cher Aza, malgré mes tendres inquiétudes j’ai goûté pendant ce voyage des plaisirs qui m’étoient inconnus. Renfermée dans le Temple dès ma plus tendre enfance, je ne connoissois pas les beautés de l’univers ; tout ce que je vois me ravit & m’enchante.

Les campagnes immenses, qui se changent & se renouvellent sans cesse à des regards attentifs emportent l’ame avec plus de rapidité que l’on ne les traverse.