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le plus grand embarras, quand les domestiques entrerent pour nous apporter à manger ; il se leva, nous mangeâmes ensemble à la maniere accoutumée sans qu’il parût d’autre suite à sa douleur qu’un peu de tristesse ; mais il n’en avoit ni moins de bonté, ni moins de douceur ; tout cela me paroît inconcevable.

Je n’osois lever les yeux sur lui ni me servir des signes, qui ordinairement nous tenoient lieu d’entretien ; cependant nous mangions dans un tems si différent de l’heure ordinaire des repas, que je ne pus m’empêcher de lui en témoigner ma surprise. Tout ce que je compris à sa réponse, fut que