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cette intelligence, je me serois fort mal conduite.

Nous entrâmes dans une chambre plus grande & plus ornée que celle que j’habite ; beaucoup de monde y étoit assemblé. L’étonnement général que l’on témoigna à ma vue me déplut, les ris excessifs que plusieurs jeunes filles s’efforçoient d’étouffer & qui recommençoient, lorsqu’elles levoient les yeux sur moi, excitoient dans mon cœur un sentiment si fâcheux, que je l’aurois pris pour de la honte, si je me fusse sentie coupable de quelque faute. Mais ne me trouvant qu’une grande répugnance à demeurer avec elles, j’allois retourner sur