Page:Graffigny - Lettres d'une Péruvienne.djvu/101

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LETTRE DIXIÉME.



JE suis enfin arrivée à cette Terre, l’objet de mes desirs, mon cher Aza, mais je n’y vois encore rien qui m’annonce le bonheur que je m’en étois promis, tout ce qui s’offre à mes yeux me frappe, me surprend, m’étonne, & ne me laisse qu’une impression vague, une perplexité stupide, dont je ne cherche pas même à me délivrer ; mes erreurs répriment mes jugemens, je demeure incertaine, je doute presque de ce que je vois.

À peine étions-nous sortis de la maison flotante, que nous som-