de contrainte, fût-ce l’appel au bras séculier, pour faire exécute les ordres de l’exilarque et de son collège.
La communauté de Safed, déjà assez importante à cette époque se joignit également aux défenseurs de Maïmonide. Son rabbin Moïse ben Juda Cohen, accompagné de ses assesseurs, prononça à son tour, sur la tombe de Maïmonide, l’excommunication contre ceux qui persisteraient dans leur hostilité contre les œuvres d l’illustre philosophe et ne se soumettraient pas aux décisions d l’exilarque. Car, dit-il, provoquer la discorde dans les communautés, c’est nier la Tora, qui recommande la bonne entente c’est outrager Dieu lui-même, ce parfait symbole de la paix. Le mouvement en faveur de Maimonide s’étendit à travers toute la Palestine. Communautés et rabbins proclamèrent publiquement leur vénération pour le célèbre docteur. La communauté de Bagdad, où résidait alors un homme d’État juif éminent, Saad Addaula se prononça également pour Maïmonide (1289). Ainsi, dans l’Orient du moins, les cabalistes de Saint-Jean d’Acre étaient définitive ment vaincus.
Mais il ne suffit pas à l’exilarque de Damas d’avoir triompher en Asie, il voulait qu’en Europe aussi la mémoire de Maïmonide fût partout réhabilitée. Pour y réussir, il envoya à Barcelone sans doute à Salomon ben Adret, qui était alors le rabbin le plus célèbre, le récit des diverses démonstrations faites en l’honneur de Maïmonide. Schem Tob Falaquéra, poète et philosophe fécond, mit cette circonstance à profit pour publier un commentaire sur le Guide et manifester publiquement son respect pour l’auteur d ce livre. Mais en Espagne, la gloire de Maïmonide n’avait plus d détracteur sérieux. Les orthodoxes eux-mêmes, tout en contestant la justesse de l’une ou de l’autre de ses opinions, témoignaient pour le philosophe une estime et une vénération profondes.
En Allemagne, où Salomon Petit avait trouvé de si fervents partisans dans sa lutte contre Maïmonide, les esprits étaient distrait de ce qui se passait en Orient par les tristes événements qui produisaient dans le pays. Les souffrances qui, sous le règne de Rodolphe de Habsbourg, accablèrent les Juifs allemands, étaient en effet, telles qu’un grand nombre d’entre eux s’étaient décidés à émigrer. Non pas que Rodolphe, qui, de simple chevaliers s’était